La démarche carbone en agriculture : quelles méthodes et outils ?

Il existe différents outils certifiés pour faire le diagnostic carbone d’une exploitation. Le plus reconnu est certainement CAP’2ER, qui signifie « Calcul Automatisé des Performances Environnementales pour des Exploitations Responsables ».

CAP’2ER est un outil d’évaluation environnementale multicritère créé par l’Institut de l’Elevage. Il existe depuis 2015 pour les filières bovines et s’est développé au fil des années pour intégrer les ovins, caprins, grandes cultures, équins et récemment les volailles. Son objectif est d’évaluer et d’aider à l’amélioration de la performance environnementale des exploitations, en permettant de se situer par rapport à une référence établie sur des critères de production et de proximité géographique. Depuis 10 ans, l’outil s’est considérablement enrichi, ce qui permet d’affiner les calculs et la référence.

Au-delà du carbone, d’autres indicateurs environnementaux sont analysés : consommation d’énergies, biodiversité, qualité de l’eau et de l’air, IFT…

Aujourd’hui, près de 53 000 diagnostics ont été réalisés en France. 2 niveaux sont disponibles : le premier, qui s’appuie sur une collecte rapide et un résultat simplifié, est destiné à de la sensibilisation sur la démarche ; le second permet d’aller plus loin, avec une évaluation fine des performances et la possibilité de réaliser des simulations chiffrées de plan d’action.

CAP’2ER est certifié conforme aux méthodes CarbonAgri et Grandes Cultures dans le cadre du Label Bas Carbone.

Lancé en 2019 et porté par la Direction Générale de l’Energie et du Climat, le Label Bas Carbone (LBC) s’inscrit dans le cadre de la Stratégie Nationale Bas Carbone, qui vise la neutralité carbone en 2050. Il a pour objectif de certifier des projets agricoles ou forestiers de réduction d’émissions de gaz à effet de serre ou de séquestration de carbone. Ces projets, d’une durée de 5 ans, doivent se situer sur le territoire français. Leur labellisation permet leur valorisation économique sur le marché volontaire du carbone. Les crédits carbone générés par un projet correspondent à l’économie d’empreinte permise par ce dernier avec la mise en place d’un plan d’action, par rapport à la situation initiale : une tonne de CO2eq économisée = un crédit carbone valorisable. Le Label certifie donc une dynamique de changement, il s’agit d’un réel engagement.

Il existe une méthode par production. Aujourd’hui, elles sont au nombre de 6 pour le secteur agricole :

• CarbonAgri, pour les exploitations possédant des ateliers élevage de bovins et grandes cultures en polyculture-élevage
• Haies, ciblant la gestion durable des haies
• Plantation de vergers
• SOBAEC’ECO TMM, ciblant la gestion des intrants
• Ecométhane, ciblant la réduction des émissions de méthane entérique en élevage bovin lait, à partir de leviers sur l’alimentation
• Grandes cultures

D’autres filières sont en cours d’étude auprès du Ministère.

Une révision des méthodes du Label Bas Carbone est prévue prochainement, faisant suite aux consultations du public qui ont eu lieu en avril et mai. Elle devrait permettre d’intégrer de nouveaux leviers, par exemple l’utilisation de formes d’engrais moins émettrices et d’inhibiteurs de nitrification. La méthode CarbonAgri devrait être élargie aux ateliers ovins et caprins et celle des Grandes Cultures sera assouplie, avec un périmètre d’espèces éligibles agrandi. Enfin, une méthode LBC Porc a été validée pour les projets de réductions d’émissions en élevage porcin. Elle s’appuiera sur l’outil GEEP.